accession
Assemblage précaire de cartons, Accession est une installation qui se perçoit d’emblée comme un mur face au spectateur entrant dans l’exposition, mais autour duquel on peut circuler. Puis les cartons tels qu’ils sont empilés dévoilent un couloir qui invite à pénétrer à l’intérieur de la construction. Depuis l’entrée on aperçoit à l’autre extrémité du passage, dans la pénombre, un casque audio suspendu incitant à poursuivre son avancée plus avant. Explicitement signifiée la fragilité de l’édifice laisse une sensation étrange lorsque l’on progresse dans le corridor. Cette instabilité supposée renvoie implicitement à la fragilité des perceptions visuelles par lesquelles nous pensons la tangibilité de notre monde dont la bande-son nous parle. La bande sonore reproduit le son d’un écoulement d’eau. Puis régulièrement, fondue dans le flux sonore, une voix énonce la note 214 de De la certitude de Ludwig Wittgenstein, invitant le spectateur à reconsidérer ce qu’il a vu ou verra par la suite.
214. Qu’est-ce qui m’empêche de supposer que cette table, hors la vue de quiconque, ou disparaît ou se modifie quant à sa forme et sa couleur et qu’elle revient à son état ancien dès qu’on la regarde à nouveau ? — « Mais qui ira bien supposer quelque chose de ce genre ? », serait-on disposé à dire. De la certitude, Ludwig Wittgenstein, Gallimard, 1965.
Voir l'installation de l'exposition Utopos
2010